La 5G, une opportunité pour l’industrie microtechnique
Le déploiement des offres 5G débute en cette fin d’année 2020, une bonne nouvelle pour les entreprises microtechniques. D’abord, parce que cette technologie nécessite la mise au point de téléphones mobiles ainsi que d’autres solutions compatibles avec la 5G. Autant de dispositifs qui ne peuvent pas être réalisés sans l’apport des technologies microtechniques. Mais au-delà de cette opportunité qui soulage un peu la situation tendue, pour ne pas dire catastrophique provoquée par l’épidémie de Covid-19, la 5G révolutionnera les processus de fabrication dans les usines.
Les chiffres se passent de commentaires : ce réseau assurera des débits de données de 10 à 100 fois plus importants que les 4G et 4,5G, mais également une milliseconde de latence, 1 000 fois plus de bande passante par unité de surface, jusqu’à 100 fois plus d’appareils connectés par unité de surface (par rapport à la 4G LTE), 99,999 % de disponibilité, 100 % de couverture, 90 % de réduction de la consommation d’énergie…
La 5G accélérera la mise en place du concept Industrie 4.0 et apportera davantage d’intelligence et de flexibilité aux opérations de production. Elle favorisera l’implémentation de l’IIoT (l’Internet des objets industriel) en autorisant jusqu’à un million d’appareils par km2 et facilitera le partage des vidéos de qualité 4K, indispensables pour mieux utiliser la réalité augmentée dans la production. L’élimination des problèmes de latence permettra aux équipements de production (machines-outils, robots, etc.) d’être parfaitement synchronisés et de communiquer avec le cloud. Les routeurs sans fil 5G situés dans les installations industrielles élimineront les câbles encombrants et les lignes de production pourront être redéployées et reconçues plus aisément.
Changement radical également pour les chariots autonomes qui communiqueront leur position les uns aux autres en temps réel. Comme le démontre le projet IC4F (Industrial Communications for Factories) dont la mise en œuvre de la 5G est un des objectifs principaux. Menés par une quinzaine de partenaires (Robert Bosch GmbH, Siemens, Deutsche Telekom AG, Still, Nokia, etc.), ces travaux s’inscrivent dans la démarche 4.0. « Nous avons développé une « boîte à outils » technologique dotée d’une architecture ouverte favorisant la mise en place d’une infrastructure industrielle informatique et de communication modulable », explique Ansgar Bergmann, chef de projet de la division Technologie & Innovation et responsable IC4F chez Still. De nouvelles applications et technologies 4.0 seront ainsi déployées rapidement et sûrement. Exemples : la 5G, l’informatique en périphérie multi-accès (MEC — Multi-Access-Edge-Computing), le cloud, la virtualisation ainsi que la surveillance et l’analyse industrielle… « L’objectif est de créer des solutions de communication sécurisées et réactives au service des industries et de proposer de nouvelles normes facilement applicables », conclut l’expert de Still.