La micro-nanoélectronique, une affaire européenne
Automobile, aéronautique, défense et sécurité, objets connectés… Stratégique pour de nombreux secteurs industriels, la filière micro-nanoélectronique a le vent en poupe. La Commission européenne vient en effet, d’approuver le financement de cette branche à hauteur de 1,75 milliards d’euros. Elle profite ainsi du nouveau dispositif européen : IPCEI (Important Project of Common European Interest).
La Commission européenne a autorisé depuis la fin 2018 les quatre pays associés, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni, à apporter un soutien public de 1,75 milliard d’euros à ce plan qui devrait générer plus de 6 milliards d’euros d’investissements privés d’ici 2024. L’un des objectifs principaux de l’IPCEI est d’assurer l’indépendance européenne et de garantir la sécurité d’approvisionnement en composants électroniques clés.
Ce mécanisme européen de soutien de la recherche et de l’innovation a été publié en 2014 par la Commission européenne pour favoriser des projets d’intérêt transnational dans des domaines stratégiques. Exemples : le calcul intensif, la voiture autonome ou la nanoélectronique. Ce dispositif permet aux pouvoirs publics de soutenir les projets du stade de la recherche et jusqu’à la mise en œuvre des innovations en production.
Le plan sur la nanoélectronique est le premier à bénéficier de cette aide et il associe directement vingt-cinq industriels et deux instituts de recherche concentrant leurs travaux dans des domaines technologiques comme les puces de traitement à basse consommation, les composants de puissance, les capteurs intelligents, les dispositifs photoniques avancés et les matériaux semi-conducteurs composés. Ces derniers constituent des alternatives au silicium classique qui se trouve à la base de la grande majorité des puces électroniques actuelles.
Le plan Nano 2022 constitue le volet français de ce dispositif et il associe STMicroelectronics, Soitec, Sofradir, Ulis, Murata France (ex-IPDia), X-Fab France (ex-Altis Semiconductors) et le Léti, le laboratoire d’électronique du CEA à Grenoble. Les pouvoirs publics sont autorisés à leur apporter un soutien financier de 355 millions d’euros. Ce montant s’ajoute aux contributions publiques aux centres de recherche comme le Léti, portant le total de l’engagement de l’Etat français à 800 millions d’euros en cinq ans. Engagés dans des plans d’expansion de leurs capacités de production, les industriels qui participent à ce plan misent sur ces financements pour doper leur capacité d’innovation et accélérer le passage à la production.
Omniprésente à chaque édition du salon Micronora, la filière micro-nanoélectronique française représente 19 400 emplois directs et génère un chiffre d’affaires annuel de 4 milliards d’euros, dont 90% à l’export…
Réunion en salle blanche chez Soitec. Source : Soitec