L’industrie manufacturière française violemment touchée par la crise
Strategy&, l’entité de conseil en stratégie d’entreprise du cabinet de conseil et d’audit PwC, dévoile les résultats d’une étude inédite sur l’impact de la crise sanitaire et économique sur l’industrie manufacturière française. Conduite à la demande de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), son constat est alarmant : ce fleuron de l’économie française, a été violemment touché par la crise. Selon la DGE (Direction Générale des Entreprises), l’industrie manufacturière, associée à l’industrie agroalimentaire, a représenté environ 10% du PIB en 2019. Le secteur emploie 2,1 millions de salariés sur l’ensemble du territoire et a généré 202 milliards d’euros de valeur ajoutée en France estiment les experts du cabinet PwC. Exportant 410 milliards d’euros en 2019 (hors énergie et agroalimentaire), elle participe au rayonnement des territoires au-delà des frontières. Elle est par ailleurs, le contributeur majoritaire à l’innovation en France, finançant 75% des dépenses de R&D privées.
La croissance du secteur, continue depuis 2015, s’est vue stoppée net dans son élan en mars 2020 par la crise du Covid-19. L’ensemble des activités industrielles manufacturières ont été impactées durant le confinement : la fabrication d’équipements électriques, électroniques et informatiques (-61%), la fabrication de matériel de transport (-69%), ou encore la fabrication d’autres produits industriels (-43%).
Alors, que faire pour tenter d’aider l’industrie à se reconstruire ? Selon PwC, les entreprises pourront privilégier trois axes.
- L’enjeu premier est la sauvegarde des compétences : le dialogue social sera ainsi essentiel pour préserver les savoir-faire et éviter au maximum les départs irremplaçables dans les 18-24 mois à venir. Le tissu productif français devra aussi faire preuve de solidarité en relocalisant une partie des approvisionnements pour accroître l’utilisation des capacités productives françaises. Cette localisation devra s’accompagner d’une promotion des labels « made in France » ou « origine garantie France ».
- Autre chantier de taille pour les entreprises : repenser leur modèle d’affaires et faire preuve d’audace, afin de se projeter pleinement dans l’industrie de demain.
- L’Etat et les Régions devront aussi mettre en place des mesures structurantes pour accompagner l’investissement dans l’industrie et la soutenir via une politique de commande publique ciblée. En privilégiant les grands programmes plutôt que l’achat d’équipements, l’investissement pour moderniser l’outil productif, ou encore en accompagnant au plus près la transition écologique du secteur.
La survie de l’industrie manufacturière française se jouera sans doute à l’échelle de l’Europe : plus que jamais, l’ajustement carbone devra s’envisager à l’échelle européenne, pour être plus efficace et ne pas creuser encore plus d’écart entre l’industrie européenne et les autres pays. Il faut par ailleurs encourager les réflexions de fond sur la politique commerciale européenne, sa réciprocité et plus globalement sur la concurrence. Enfin, la survie de l’industrie française passera également par le développement de projets coconstruits à l’échelle européenne.
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