Le Palais Brongniart a été trop exigu pour accueillir le 16 octobre dernier les 1500 personnes qui sont passés aux conférences-exposition Digital Industry Summit pour découvrir le visage de l’industrie du futur. Numérisation, intelligence, simulation en temps réel, robotisation collaborative, fabrication additive, cybersécurité… Tous les ingrédients qui actuellement se mettent peu à peu en place dans les usines étaient présents sous le feu de la rampe. Projet d’envergure et de longue haleine, Industrie 4.0 nécessite la mise en place, côté fournisseurs de services et de solutions, d’un véritable écosystème.

Car aucune entreprise, aussi vaillante soit-elle, ne pourra répondre seule à un cahier de charges qui s’annonce copieux. C’est la principale leçon de cette journée qui a vu la naissance d’un partenariat d’une nouvelle race entre le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) et Siemens. Objectif : accélérer la transformation numérique des PMI et TPI françaises qui représentent 50 % de l’emploi et 45 % de la valeur produite dans l’Hexagone (données INSEE 2015) et dont nombreuses sont des entreprises de micromécanique. Elément clé de la compétitivité de l’industrie française et de la croissance économique, ces entreprises sont cependant trop petites pour déployer des moyens propres de recherche et d’innovation, bénéficient peu des aides fiscales dédiées et ont besoin d’être accompagnées pour tirer profit rapidement de la révolution numérique.

Si les mesures gouvernementales récentes visent à améliorer la situation, cet enjeu national a tout intérêt à être partagé entre des efforts conjugués de tous les acteurs, publics et privés. « C’est dans ce but que Siemens et le Cetim ont choisi d’associer leurs expertises et leurs savoir-faire complémentaires afin de contribuer à l’accélération de la digitalisation des entreprises sur l’ensemble du territoire », explique Philippe Choderlos de Laclos, directeur général du Cetim. Acteur reconnu et historiquement engagé dans l’appui aux PME, le Cetim apporte au panier sa connaissance du tissu manufacturier français ainsi que l’expertise « terrain » de ses équipes. « Elles permettront aux entreprises d’engager une réflexion sur leur métier et leur organisation, d’établir un diagnostic de leur situation, d’identifier leurs besoins, de construire une feuille de route et de monter leur dossier de financement », précise le responsable du Cetim. La mutualisation d’expertises du Cetim avec celles de Siemens offrira aux entreprises un accès unique et rapide à un ensemble des moyens et de compétences dans la mise en place du concept 4.0.

Groupe industriel capable d’accompagner la transformation numérique de toute la chaîne de valeur, de la conception virtuelle à la data intelligence et aux services en passant par l’exécution de la production, Siemens mettra, quant à lui, à disposition son expérience de la réalité opérationnelle industrielle des projets de digitalisation et son offre technologique via son portefeuille Digital Enterprise (le système d’exploitation IoT ouvert MindSphere, la simulation de la production industrielle Technomatix, l’automate virtuel PLCSIMadvanced, la simulation multi-physique Simcenter, la gestion de l’automatisme centralisée TIA Portal). Par ailleurs, le géant allemand annonçait lors de cette journée sa prise de participation dans la start-up Braincube. Spécialisé dans l’intelligence artificielle au service de l’industrie, cette pépite technologique a mis au point un système capable de piloter la production en temps réel. L’écosystème 4.0 est en marche…

Photo : simulation de la production avec le logiciel Tecnomatix. Source : Siemens