L’industrie française face au défi 4.0
Transfiguration… Le mot n’est pas trop fort pour imaginer le changement radical que devra accomplir l’industrie française, et à fortiori celle microtechnique, pour améliorer sa compétitivité et résister à une concurrence acharnée, et surtout globale. La simple énumération des défis que devront affronter les entreprises a de quoi donner des sueurs froides à leurs patrons, spécialement ceux de PMI : maîtrise du big data, de logiciels de CFAO et de gestion intégrés, des machines et des installations autonomes de plus en plus intelligentes, de la connexion étendue. Sans parler de la sécurité si difficile à accommoder avec les besoins d’ouverture et de communication…
Heureusement, des solutions simples et efficaces sont à leur disposition. Comme par exemple, celles de réalité augmentée et de réalité mixte (virtuelle et augmentée), qui bouleverseront la vie des usines et répondront aux plusieurs soucis majeurs de chefs d’entreprises. „Aujourd’hui, les industriels sont confrontés à une pénurie croissante de main d’œuvre qualifiée, à un taux de roulement du personnel élevé, à des produits de plus en plus complexes et à des pressions concurrentielles féroces“, constate Jim Heppelmann, Pdg de PTC. „La réalité mixte les aidera à surmonter ces défis et à améliorer l’efficacité des employés en leur fournissant l’information au moment et à l’endroit où ils en ont le plus besoin“. L’éditeur américain de CFAO, dont 20% de son chiffre d’affaires sont fournis par les activités IoT (Internet des Objets), a annoncé au Mobile World Congress 2019 à Barcelone (Espagne) que ses solutions de réalité augmentée et de réalité mixte (RA/RM) Vuforia sont compatibles avec les HoloLens 2 de Microsoft.
Les utilisateurs pourront créer facilement des interactions RA/RM en s’appuyant sur la reconnaissance des gestes, le contrôle vocal performant et les capacités de suivi des yeux offerts par HoloLens 2. Grâce à l’expérience „mains libres“ immersive de Vuforia Studio pour HoloLens 2, les entreprises gagneront en autonomie et amélioreront leurs processus de fabrication, de service et de formation. Ce mariage de différentes solutions d’informatique industrielle s’accélère. Rockwell Automation a pris en juin dernier 9% du capital de PTC et les deux éditeurs ont décidé d’associer leurs outils ainsi que leurs compétences pour améliorer la performance des usines. Objectif avoué : connecter les équipements industriels et les systèmes d’information pour améliorer les processus de fabrication et favoriser la maintenance prédictive.
De son côté, le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) multiplie les partenariats pour améliorer et accélérer la numérisation ainsi que la compétitivité des ETI et PMI mécaniciennes françaises. Annoncée en 2018, son association avec Siemens dopera la numérisation de ces entreprises tandis que celle avec Bpifrance encouragera leur développement technologique tout en améliorant la compétitivité. „Et si on se trompait de débat ?“, s’interroge néanmoins André Montaud, directeur général du Thésame dans son éditorial clairvoyant publié dans le Jitec de mars/avril 2019. „Si le premier investissement que l’on avait à faire, n’était pas numérique mais humain ? On aime investir dans le système, la machine, l’outil, le logiciel, car ils semblent infaillibles. Mais le système, fut-il ultra digitalisé, ne sait pas gérer le fortuit, contrairement à l’Homme.“ Sans commentaires…
Photo. Source : PTC