L’industrie face au défi écologique
De plus en plus fréquentes et graves, les catastrophes (inondations, incendies, etc.) dues au dérèglement climatique n’affectent pas que la population. Elles mettent en lumière également des menaces pour les entreprises industrielles qui doivent se préparer à gérer des bouleversements majeurs. L’industrie automobile, avec le passage brutal du moteur thermique à celui électrique, donne un avant-goût de ces changements à venir.
Publiée le 18 août dernier par le cercle de réflexion Peterson Institute for International Economics la note de l’économiste Jean Pisani-Ferry tire la sonnette d’alarme. « La politique pour le climat est une politique macroéconomique, et ses implications seront importantes », avertit l’expert français. Autrement dit, il ne faut pas s’imaginer que la transition écologique sera une bagatelle pour les industriels. « Brutale, la transition écologique provoquera une obsolescence rapide de certains équipements et du capital », précise cet économiste qui a élaboré le programme économique d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2017. Les industriels devront donc investir pour maintenir le même niveau de production dans de nouveaux moyens, avant que ceux que l’on doit remplacer aient atteint leur fin de vie. « Une partie importante du potentiel de croissance est donc remis en cause par la stratégie climat », indique Jean Pisani-Ferry. « Bien sûr, le progrès technique fournira des solutions adaptées à ce changement, mais leur développement nécessitera un certain temps. ».
La mise en œuvre de la filière “hydrogène” illustre bien cette difficulté. Les industriels doivent se préparer donc à investir plus, et le gouvernement aussi. Le plan d’investissement pour bâtir la France de 2030, annoncé par Emmanuel Macron le 12 juillet dernier, vise justement le développement de nouvelles technologies qui favoriseront, entre autres, la production décarbonée. « L’idée est de créer de nouvelles filières industrielles », détaille Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, tout en précisant que « l’enveloppe de ce plan devrait avoisiner 30 milliards d’euros...». Une démarche qui accélérera la mise en œuvre du concept 4.0 grâce aux nouveaux moyens d’intelligence artificielle, des capteurs et des systèmes experts qui collectent et analysent les données en temps réel, des jumeaux numériques, ou encore des maquettes digitales 3D permettant de modéliser, suivre et optimiser la conception, la construction et le fonctionnement de l’usine en situation réelle.
Parallèlement, on assiste à l’éclosion de l’impression 3D ou encore de la réalité augmentée. Utilisées au cœur des process, ces technologies de pointe accélèrent les flux et la vitesse de fabrication. Des robots collaboratifs assisteront les opérateurs en dopant leur productivité et leur sécurité.
Crédit photo : Source ENGIE Solutions