L’industrie française se robotise toujours
Bonne nouvelle pour les constructeurs de robots. Selon l’enquête annuelle du Symop (organisation professionnelle des créateurs de solutions industrielles), les ventes de robots industriels en France ont progressé de 4,8 %, avec 4658 robots industriels installés en 2018. Une évolution qui s’explique par un développement des robots polyarticulés (qui représentent 80 % du marché) et des robots collaboratifs, mais aussi par l’élargissement à d’autres secteurs et applications. L’indicateur Symop, qui suit la demande française en robots industriels neufs, avait enregistré une baisse des entrées de commandes en volume de -3 % en 2018. Mais la demande reste toutefois très dynamique puisqu’il faut tenir compte de la forte progression de 2017 (+ 32 %). La baisse pourrait aussi être le reflet de la situation des intégrateurs de robots, obligés à faire face à une demande d’installation soutenue, alors que leurs ressources en compétences humaines restent limitées.
L’étude annuelle des ventes en 2018 confirme le dynamisme du marché. L’étude du Symop, réalisée auprès des acteurs du secteur, prend en compte uniquement les ventes de robots industriels pour des clients installés sur le territoire national. “Il convient de dissocier les entrées de commandes et les ventes/installations en termes de réalité économique”, précisent les spécialistes du Symop. “Les commandes expriment la vitalité de la demande alors que les ventes montrent la réalisation effective du projet d’investissement. Et en matière d’installation, les délais de fabrication et de livraison jouent un rôle majeur allant jusqu’au décalage des projets d’une année sur l’autre.” Ce sont toujours les applications de soudage/brasage et de manutention qui sont les plus importantes avec respectivement 25 % et 52 % des ventes sur 2018. Le soudage par points a fortement progressé (+30 % des ventes entre 2018 et 2017). L’utilisation des robots en salle blanche et dans les opérations d’assemblage/montage se développe également même si ces applications ne représentent encore que 4 % des ventes.
La croissance des ventes de robots en France est due à plusieurs secteurs industriels. L’industrie automobile, reste le premier secteur client avec 39 % des ventes. Elle a maintenu ses installations de robots que ce soit chez les constructeurs (+9 %) ou les équipementiers de rang un (+13 %). Cette tendance à la hausse est constatée depuis 3 ans, malgré la propension au retrofit constatée sur les anciennes lignes robotisées. La fabrication d’équipements électriques & de composants ou la transformation du plastique, mais également l’industrie du papier enregistrent une forte hausse des installations de robots cette année avec des croissances supérieures à 30 %. Ces pics de croissance sont plutôt le signe d’affaires transitoires. À l’inverse, on observe une baisse des ventes dans l’industrie alimentaire (-11 %), dans la construction de machines et équipements (-10 %), ou la fabrication de produits en métal.
Cette évolution favorable du marché robotique continuera car la loi de finances pour 2019 a institué de nouveaux dispositifs de suramortissements qui encouragent les investissements robotique et numérique. Les PME industrielles peuvent bénéficier d’un nouveau dispositif de suramortissement, pour les investissements réalisés entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020. La déduction est égale à 40 % de la valeur d’origine du bien. Sont concernés les biens acquis neuf, fabriqués ou pris en crédit-bail ou en location avec option d’achat.