L’intelligence artificielle, le nouvel eldorado
L’intelligence artificielle ou IA pour les connaisseurs, arrive sur le devant de la scène médiatique française. Cette discipline, peu connue du grand public, doit intéresser cependant, et à double titre, toutes les entreprises. Surtout celles microtechniques qui se trouvent aux avant-postes de l’innovation. Tout d’abord parce que l’IA permettra aux solutions de production qu’elles utilisent d’aspirer un savoir-faire de plus en plus étendu et de résoudre bien des casse-têtes technologiques. Ce qui assurera des gains sensibles de productivité et une amélioration permanente de la qualité. L’IA leur permettra aussi de faire face au manque de personnel qualifié dans certains domaines de la fabrication.
Rédigé après six mois de consultations, le rapport du député LREM Cédric Villani consacré à l’IA place l’économie des données au cœur des enjeux de cette discipline d’avenir. « Les données sont la matière première de l’IA contemporaine et d’elles dépend l’émergence de nombreux usages et applications », assure le mathématicien. En effet, le spécialiste appelle toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, à s’intéresser vivement à ce sujet. Pour la simple raison que sans données, les meilleurs algorithmes ne serviront à rien. En revanche, les entreprises qui maîtrisent les données sont celles qui en tirent les plus grands bénéfices.
L’Etat semble prendre toute la mesure de ce tournant technologique d’envergure, économique avant tout car le marché de l’IA représentera en 2025 près de 8 milliards d’euros. Le discours prononcé récemment par Emmanuel Macron au Collège de France fixe les priorités du développement de la France dans ce domaine. 1,5 milliard d’euros de crédits publics seront ainsi attribués sur le quinquennat, dont près de 400 millions d’appels à projets et pour affronter avec succès les défis des innovations de rupture. Un budget de 10 milliards d’euros, financé par le Fonds pour l’innovation et l’industrie, sera mis en place en ce début d’année. Les start-up ne sont pas oubliées et devraient bénéficier de 100 millions d’euros, dont 70 millions d’euros pour celles de la « deep tech » ou l’innovation profonde.
Le Président a également appelé à une coopération européenne, et en particulier allemande, en matière d’intelligence artificielle. Les secteurs retenus comme prioritaires pour le développement de l’IA en France sont la santé, la mobilité, l’environnement et la sécurité. Le rapport souligne enfin que l’IA comme l’automatisation, voire leur mariage, engendreront « une transformation d’ampleur du marché du travail ».
La situation sera néanmoins explosive quand l’IA Forte arrivera, ce qui reste aujourd’hui une idée futuriste. Une démarche qui se base sur l’analyse d’une situation concrète (algorithme évolutionniste, système de neurones) et est à la recherche d’une réelle autonomie. Pour les chercheurs, les robots possédant une IA forte seraient dotés d’une conscience et éprouveraient des sentiments. De plus, leur raisonnement se rapprochera de celui de l’être humain. Pour l’instant aucun robot n’a jamais pu ressentir le moindre sentiment, mais ce projet évolue constamment. Cependant, certains chercheurs scientifiques considèrent qu’il faut résoudre encore plusieurs questions délicates et dépasser beaucoup d’obstacles avant l’avènement d’une intelligence semblable à la nôtre. Ce qui donne du répit au marché du travail…